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" Qu'il  s'agisse de penser le devenir ou de l'exprimer, ou même de le percevoir, nous ne faisons guère autre chose qu'actionner une espèce de cinématographe intérieur. Le mécanisme de notre connaissance usuelle est de nature cinématographique." 

                             
                                   H. Bergson, l'Evolution créatrice.



                                                                                                                                                         

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Bonjour à tous !


 

Bienvenue à tous les amoureux du 7ème art...

 

Ce blog se propose de porter un regard analytique sur le cinéma d’aujourd’hui et d’hier. Un coup d'œil également sur le parcours des dernières sorties Ciné et DVD. Ici, on décortique le film, on donne son avis, on parle de nos coups de cœur, etc.  N'hésitez pas à laisser vos commentaires.

 

Bonne lecture...

 

 



29 mai 2008 4 29 /05 /mai /2008 11:19

 

FICHE TECHNIQUE :

 

Titre : A Very British Gangster

Réalisateur : Donal MacIntyre

Genre : Documentaire

Interprétation : Dominic Noonan, Desmond Noonan, …

Directeur de la photographie : Dave Wootonv et Nick Manley

Durée : 1h42

Date de production : 2006

Date de Sortie : 18 juillet 2007

Distribué par Bac Film

   Voici l’un des documentaires parmi les plus ahurissants qu’il m’ait été donné de voir ces derniers temps. L’idée du reporter Donal MacIntyre est magnifique et ambitieuse : il s’agit de suivre pendant 3 ans, caméra DV à l’épaule, le quotidien du plus important mafieux de Manchester, Dominic Noonan, et de son clan. Cette plongée hallucinante dans ce qui est habituellement « le monde du silence », même un Scorsese, un Coppola ou un De Palma en rêveraient. Ne nous y trompons pas, Noonan n’est pas un gangster de pacotille. A presque 40 ans, il a déjà passé plus de 23 ans derrière les barreaux et compte à son palmarès meurtres, tortures, braquages, attaques de fourgons blindés ou encore kidnappings, évasions… Du brut et de l’authentique. (Noonan prétend « avoir toujours la trique quand passe un fourgon ».) Toutefois, dans le même temps que nous est présentée cette figure du mal acharné, le réalisateur nous laisse découvrir une autre facette du personnage, celle du bon samaritain à l’égard de son entourage et de son quartier. Noonan est le « cousin » des petites gens, celui qui résout les problèmes de voisinage, rassure untel, sermonne l’autre, tranche s’il le faut et joue indéniablement un rôle social efficient au sein d’une société marginalisée. Un paradoxe parmi d’autres pour un personnage hors normes. Retour sur un documentaire plus vrai que nature.

La genèse du projet

Avant de s’attaquer à ce projet singulier, Donal MacIntyre était déjà réputé pour être le journaliste-reporter  des sujets sensibles. Spécialisé dans l’infiltration, MacIntyre est lui-même un dur à cuir qui a trainé guêtres et caméras sur tous les points chauds du globe, de Beyrouth à Belfast. Par essence, sa conception du documentaire est filmique et s’ancre dans la violence. En outre, certains de ses travaux ont fait naître la polémique en Angleterre. Bref, rien de surprenant à ce que MacIntyre fasse la connaissance de Noonan dans un tribunal. L’anecdote est savoureuse et donne d’emblée le ton de l’entreprise qui les verra s’associer. Noonan, crâne chauve et regard d’acier, plutôt charismatique, est dans le box des accusés (une sombre affaire de trafic de stupéfiants, rien de nouveau sous le soleil), tandis qu’à quelques mètres de lui, MacIntyre assiste au procès en qualité de journaliste. Lors d’une suspension d’audience, le gangster s’approche du reporter et lui chuchote à l’oreille que quelqu’un à payé son frère pour le descendre… Fidèle à lui-même, MacIntyre ne s’est pas démonté, au contraire, et c’est sans doute cet aplomb qui séduisit Noonan et scella leur collaboration. Ils continuèrent à se jauger l’un l’autre quelques temps jusqu’à ce que MacIntyre propose à Noonan de filmer son quotidien. Aucun document ni aucun contrat ne fut jamais signé entre eux. Le seul impératif exigé par le malfrat consista à conserver un regard factuel sur sa vie sans entrer dans les jugements de valeurs ou l’opprobre morale. Nul meurtre, nul acte illicite ne sera donc filmé. Cette démarche tacite porte ses fruits dans le documentaire. Noonan se révélant un être ambivalent, ambigüe, alternant les bons et les mauvais côtés, libre à chacun de voir en lui un pur salaud ou un Robin des Bois des temps modernes. Même si, et c’est là tout l’aspect polémique de MacIntyre, c’est peut-être principalement la politique de Tony Blair qui est pointée du doigt dans une argumentation par l’absurde.

J'ai toujours rêvé d'être un gangster ?                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              La vie de gangster, c’est pas rose tous les jours. D’abord, on commence tout en bas, videur de night-club ou quelque chose dans le genre, puis on évolue, et un beau jour on se retrouve tout en haut, patron de la pègre de Manchester. Faut pas croire mais y en a des paramètres à gérer pour se maintenir à ce niveau. C’est dans cette orchestration de la vie et du statut d’un Parrain que nous sommes donc embarqués. Le fantasme de HBO concrétisé, Noonan n’étant pas sans rappeler un certain Tony Soprano, sauf que lui est bel et bien réel. Evidemment, ce n’est pas un conte de fée et l’on donnerait cher pour ne jamais croiser sa route. De prime abord, Noonan est maléfique. ("J'ai décapité son chien et mis sa tête sur la table, et ce mec ne m'a plus jamais ennuyé" [...] " Flingue ceux qui veulent te flinguer "). La scène où son propre frère, Desmond "Dessie" Noonan, qui sera assassiné pendant le tournage, agrée en jouant sur les mots être l’auteur d’une bonne dizaine de meurtres est franchement stupéfiante. Néanmoins, nous le disions, au fur à mesure que progresse le documentaire, Noonan s’humanise et l’on découvre, derrière sa face lunaire, une certaine bonté solaire. Le spectacle des éclipses ne manque jamais de nous attirer et de nous étonner, et c’est sous cet angle que le réalisateur nous présente le héros bicéphale. Ce dualisme permettra une certaine compréhension de la psychologie du truand. Depuis les tous premiers films de gangsters, muets, précisément depuis The Penalty (1915) de Ray Myers, peur et sympathie mêlées ont toujours constitué les caractéristiques du truand et MacIntyre s’appuie allégrement sur cette recette éprouvée. Par exemple, lorsque Dominic Noonan face caméra révèle son homosexualité ou lorsqu’il avoue sans fausse pudeur avoir été victime de sévices sexuels dans son enfance. Difficile alors de ne pas tenter de s’expliquer la bête. En outre, s’il ne respecte pas la loi, on ne découvre pas en lui un être dénué de valeurs, au contraire ; il rêve finalement d’instaurer et de faire respecter ses propres règles (il dispose d’ailleurs dans son quartier d’un poste de police). Chez les Noonan, on est gangster de père en fils. Qu’y en ait pas un qui s’avise d’étudier. Ici, le poids de l’héritage, ainsi qu’une forme de déterminisme, nous sont superbement donnés à voir. Dominic Noolan tout d’abord, mais aussi la ribambelle de minots qui jouent les seconds couteaux en prenant la pose en toile de fond. Ces enfants dont le destin semble tracé, têtes mancunnienes plus rouges encore que le maillot de United, sont admirablement filmés. J’ai été impressionné par ces visages incroyablement durs malgré leur jeune âge, déjà affranchis. La relève. Stylées dans leur costard, clope au bec, certaines de ces petites frappes rêvent d’être calife à la place du calife, d’autres simplement de mener une vie normale. A ce titre, la note finale du film laisse percer une petite lueur d’optimisme et d’espoir.

Reservoir Dogs

On sent dans la mise en scène une certaine attirance du réalisateur, voire même une certaine tendresse pour le clan Noolan. Non seulement Donal MacIntyre est gentiment complice de l’autopromotion du malfrat, riche en bagout (s’il s’agissait d’un acteur, on aurait dit de lui qu’il surjoue), mais également, chacun des plans est travaillé, esthétisé, de telle sorte que les gangsters s’en trouvent quasi-magnifiés. Ca, ils en ont de l’allure dans leurs trois pièces impeccables. On arrive là à un point où le film de gangsters influe sur les gangsters eux-mêmes. Le clin d’œil à Tarantino n’est pas exclu tant les ressemblances avec Reservoir Dogs sont manifestes (ne serait-ce que pour les plans séquences au ralentit où débarquent les truands sapés comme pour une communion). Le prêtre a une soutane, le magistrat une toge, l’épicier une blouse ; le gangster a lui un costard. Depuis qu’il existe des gangsters, le complet est bien plus qu’une forme d’élégance ou de romantisme du banditisme, c’est surtout un badge, une carte de visite, qu’il soit rayé ou uni, qui annonce d’emblée la profession. Attention bandits ! Dominic Noonan et sa bande ne dérogent pas à cette sacro-sainte règle du milieu. Le respect des traditions se doit d’être entretenu. Point. Pour renforcer cette image très cinématographique des mafiosi, MacIntyre les cadre souvent à la manière d’un clip, utilisant une bande-son commerciale parfois elle aussi en décalage avec le fond. Le tout en noir et blanc, comme un hommage. Visiblement, MacIntyre s’amuse avec nous. Plus le documentaire avance et plus l’on se croirait dans une fiction.

 

Robin des Bois ou la critique sociale made in England

                                                                                                                                                                                                                      Tourné en 2006, A Very British Gangster présente en filigrane une critique de la politique mené par Tony Blair à l’occasion de son troisième mandat. Les sujets de discussion s’y référant très souvent. Rappelons qu’à cette époque, Blair entreprenait dans tout le pays une réforme majeure de l’éducation et menait dans le même temps une guerre ouverte au banditisme dans lequel il voyait la principale gangrène de Royaume. Pour quels résultats, interrogent Noonan et ses proches.  La carte postale que nous présente le réalisateur se veut alors très sombre et peu accueillante. Le noir et blanc y contribue pour beaucoup. Les rues et les habitations sont délabrées, insalubres et tristes. Les habitants sont, à peu de chose près, dans le même état. Ils sont laissés pour compte dans leur misère par l’Etat, marginalisés, pour ne pas dire ghettoïsés. Ici, les rôles s’inversent et c’est le méchant qui joue la partition normalement dévolue aux gentils. Le gangster, qui de tout temps s’est élevé comme le symbole de l’anticapitalisme, fait également dans le social. Il aide les plus démunis, rend des « services » à droite à gauche. L’introduction du Parrain de Francis Ford Coppola évoquait déjà clairement cette donnée. Le gangster se substitue aux services publics et sociaux par nécessité, parce que ceux-ci sont inefficaces. Toute la journée, on le voit régler des conflits a priori peu importants et pourtant, à travers sa constance, on s’aperçoit qu’il maintient en fait un réel équilibre dans sa communauté. C’est ainsi que Dominic Noonan est devenu une légende dans les quartiers pauvres de Manchester, crainte, aimée et respectée. Il suffit de voir l’importance prise par l’enterrement de son frère, digne d’un chef d’Etat, pour en être convaincu. En outre, derrière cette dénonciation, en négatif, des insuffisances de la politique de Blair, nous sont donnés à voir les rouages du système du pouvoir mafieux. Il s’agit pour régner d’avoir toujours un « service » d’avance, un service en suspend. La source du pouvoir est régit selon la règle du don/contre-don (chère à Marcel Mauss), « je te rends un service mais un jour ou l’autre, ou peut-être jamais, toi aussi tu devras me rendre un service », l’essentiel étant d’amener le plus grand nombre de personnes à lui être redevables, à des postes stratégiques si possible (maires, juges, journalistes, etc. Ainsi se propage la corruption).

 


     Pour finir, on trouvera certainement le personnage touchant et effrayant à la fois, mais on regrettera l’absence de témoignages extérieurs au clan Noonan. Pas la moindre allusion n’est faite aux familles des victimes. Sous cet angle, la fascination quasi palpable du réalisateur pour le gangster, au point de vouloir provoquer l’empathie à son endroit, pourra sembler un peu douteuse et malsaine pour certains. Au final, le documentaire n’est pas si objectif qu’il prétend l’être, le voyou étant glorifié et la violence occultée. Reste un travail d’infiltration aussi solide qu’intéressant et une mise en scène avisée, qui joue astucieusement sur les ressorts ambigus du docu-fiction. On conclura ce billet en mettant en évidence deux informations. La première : A Very British Gangster fut récompensé en 2007 du Prix Spécial Police au festival (référence) de Cognac. La seconde : au moment où j’écris ces lignes, Dominic Noonan purge une peine de prison pour possession illégale d'une arme à feu et de munitions, le tout découvert sous le capot de sa voiture par la police. Paraîtrait qu’il devrait pas tarder à sortir.

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